Farid Fairuz | Realia (București-Beirut) - © Nicolae Burca
Roumanie / Liban

Farid Fairuz

Realia (București-Beirut)

  • Mardi 26 mai 2015  • 19h 30
  • Mercredi 27 mai 2015  • 19h 30
  • Jeudi 28 mai 2015  • 19h 30

    Le Colombier

     

solo • 60 minutes

 

SOIRÉES SINGULIÈRES ♂

ENGLISH

 

What can today’s artists do to break through the barriers of their art, their life, their identity? Realia (București-Beirut) is a performance that combines temporal layers, real and fictional events from the life of a character that simultaneously has two identities: Mihai Mihalcea, born in Bucharest and Farid Fairuz born in Beirut. Farid Fairuz worn us: “A few years ago I had to invent myself a character so I can still exist. Now I’m Farid Fairuz and I tell you two things: the Ottoman Empire did not disappear, a part of it has for sure remained inside me; everything in life is connected to pain and pleasure, otherwise I cannot explain myself anything from all this.”

En latin médiéval realia désignait « les choses réelles ». Titre ironique s'il en est puisque depuis 2009, Mihai Mihalcea, figure majeure de la danse contemporaine roumaine (il a été le directeur du centre national de la danse de Bucarest entre 2005 et 2013), né à Bucarest, s'est inventé une biographie et est devenu Farid Fairuz, né à Beyrouth.

Il n'est bien sûr pas le premier à travailler ce que l'on a baptisé en littérature « l'autofiction », mais il le fait avec un art consommé de la mise en abyme et en y apportant une touche très singulière, qui tient à la géographie autant qu'à l'histoire – realia désigne aussi les éléments spécifiques à une culture, sources de problèmes pour les traducteurs puisqu'ils n'ont pas d'équivalent ailleurs.

S'affublant d'une perruque aux cheveux longs, de lunettes noires et d'une barbe postiche, Farid Fairuz relate des récits « personnels » souvent drôles, commente le monde et sa propre performance et convoque sur scène aussi bien les figures de Nicolae et Elena Ceauşescu, que la mystique orthodoxe ou le conflit libanais, tandis que se succèdent bruits de la guerre, riffs de guitare et folklore oriental. Le danseur et chorégraphe manie la citation avec panache, jusqu'aux figures dansées qui rappellent tour à tour le derviche tourneur, le gymnaste ou la ballerine de l'inévitable Lac des cygnes.

À sa manière ironique et subtile, Realia (București-Beirut) affirme ainsi que les identités sont multiples et faites d'emprunts et qu'il est plus judicieux de jouer avec plutôt que de s'évertuer à leur trouver une vérité.

Direction artistique, interprétation : Farid Fairuz
Textes, costumes, scénographie : Farid Fairuz
Musique : Dhafer Youssef, Brent Lewis, Karpov not Kasparov, Vlaicu Golcea, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Margareta Pâslaru

Production : Solitude Project, Caminul Cultural
Soutien : Administration du Fond Culturel National – Roumanie

Parcours de Farid Fairuz

Depuis 2009, l’artiste Mihai Mihalcea crée et performe uniquement sous le pseudonyme Farid Fairuz. Cette double identité est pour lui un moyen de répondre aux problèmes liés à la production culturelle, la religion, la sexualité et le capitalisme. Avant de jouer avec cet alter ego, Mihai Mihalcea a été depuis 1989 l’un des artistes de danse contemporaine les plus actifs en Roumanie. Il a ainsi permis de faire connaître internationalement la danse contemporaine roumaine et a contribué à la création de structures indispensables au développement de la danse dans son pays. Entre 2005 et 2013 il fut notamment directeur du Centre national de danse à Bucarest. Membre de l’Académie des Arts de Berlin de 2013 à 2014, il programme le festival Good Guys only win in movies à l’Hebbel am Ufer de Berlin en novembre 2014. En vingt ans de création, il a présenté une quizaine de pièces et performances, en Roumanie et dans des festivals internationaux. Parmi ses derniers projets figurent Landscape with National Habitus (2008), Farewell (or the discrete oversights of the limbic system) (2010), “no title” et Pissoir with polenta (2010), My song, best shows, the cake, first flight, my friends, the passport, and the work I do… (2009), Campaign for the Mosque of National Redemption (2011), The blessed who dwell by the garage dump (2011), Realia (București-Beirut) (2012). Il a aussi été artiste en résidence au Tanzquartier à Vienne. Depuis 2011 il travaille avec Manuel Pelmus et Brynjar Bandlien dans le cadre de Caminul Cultural.