© Camilla Greenwell
Catalogne, Espagne

La Veronal / Lali Ayguadé

Portland

  • Jeudi 22 mai 2014  • 19h 30
  • Vendredi 23 mai 2014  • 19h 30

    Le Forum

     

solo • 30 minutes

ENGLISH

 

Both the movement vocabulary of La Veronal and the personality of Lali Ayguadé present Portland, a reflection on the power of contemplation. Is there the idea of contemplation above the idea of action? Does contemplation as a simple fiction cause a possible interaction with the viewer? Isn't it possible for the viewer evading the responsibility for what he sees? Does contemplation as an entertainment serve to escape from what we should have to face?

La fascination de Marcos Morau, chorégraphe au sein de la compagnie La Veronal, pour la géographie, l'a amené à choisir des pays ou des villes comme point d'ancrage de ses créations, créant des analogies entre la danse et les territoires. C'est ainsi qu'il s'est lancé dans un Décalogue, qui propose un état du monde en lieu et place des dix commandements. La Suède, la Finlande, la Russie, l'Islande, le Maryland ont déjà été explorés au cours de pièces de groupes, qui, chaque fois, s'inspirent de quelques images fortes du territoire pour les réinjecter dans une chorégraphie qui à la fois s'y réfère et s'en échappe. 

 

A l'intérieur de ce projet sont nées de petites formes, solos ou duos. Portland est de celles-là. Sous-ensemble du volet « Maryland », elle prend comme la pièce maîtresse, le paysage américain en toile de fond, proposant une vision de l'Amérique à la fois familière et désaxée. On y croise un drapeau américain, on y entend des coups de feu et les cris d'une arrestation, une musique de western et la Lettre à Elise. On y entend un discours de Barak Obama qui reprend les grands mots du rêve américain, comme pays de tous les possibles (« You can make it here, in America […] Keep the promise of our family… ») ou une analyse des croisières de luxe. 

 

La danseuse Lali Ayguadé, elle, réagit, mime, accompagne les sons qui lui parviennent dans une gestuelle à la fois virtuose et stylisée, évoquant tour à tour le Charlie Chaplin du Dictateur, un art martial, un cow boy ou la direction d'une chorale tandis que la bande sonore mélange les musiques, donne une résonance particulière aux discours, les distord, les fait bégayer. Marcos Morau souligne ainsi ironiquement la difficulté à répondre à l'injonction répétée « You are you » (mots par lesquels s'ouvre et se clôture la pièce) dans un environnement saturé de signes, de paroles et d'images éternellement re-mixés, recyclés. Mais Portland avance pourtant aussi une forme de réponse en alliant les références balisées à la beauté plastique et à la virtuosité de la danse car « même si nous observons, même si nous fouillons avec notre regard dans son évidence, quelque chose sera toujours en train de s'enfuir. ». 

 

Conception, direction Marcos Morau
Chorégraphie Marcos Morau, Lali Ayguadé
Interprétation Lali Ayguadé
Conseil dramaturgique Pablo Gisbert - El Conde de Torrefiel, Roberto Fratini
Costumes Ludmila Vitsheva
Scénographie, création lumière Xesca Salvà
Musique Clair de Lune, Lettre à Elisa, Ludwig van Beethoven
Texte David Foster Wallace
Adaptation Laura Cosme

Production La Veronal 
Soutien Mercat de les Flors, El Graner Fàbrica de Creació – Barcelone, INAEM - Ministère de l'Éducation et de la Culture, Generalitat de Catalunya – Département de la Culture

Avec le soutien de l'Institut Ramon Lull

 

Parcours de La Veronal

Marcos Morau s’est formé à la chorégraphie à l’Institut du Théâtre de Barcelone, au Conservatoire Supérieur de Danse de Valence et à Movement Research à New York. Au cours des dernières années, il a mené un projet d’assistanat chorégraphique au sein du Nederlands Dans Theater II et de la compagnie IT Dansa. Ses compétences artistiques ne se limitent pas à la danse mais s’étendent également à d’autres disciplines comme la photographie et le théâtre. Ses principaux formateurs ont été Tomás Aragay, Hilde Koch de la compagnie William Forsythe, Kazuko Hirabayashi, Roberto Fratini parmi d’autres. En 2005, il crée La Veronal, compagnie formée d’artistes issus de la danse, du cinéma, de la photographie et de la littérature. L’objectif de l’équipe artistique se situe dans une recherche constante de nouveaux moyens d’expression. Dans les années 1980, La Veronal crée un Decalogue où l’environnement de chaque pièce prend comme point de départ un pays ou une ville du monde, créant une analogie entre danse et géographie. Les pièces de la compagnie n’ont pas pour but de devenir des documentaires sur les pays évoqués, mais utilisent les éléments que le nom du pays lui-même fournit, pour mener à bien une idée, un argument.

Parcours de Lali Ayguadé

Eulàlia Ayguadé, dite Lali Ayguadé, est née à Barcelone en 1980. Elle intègre en 1996 l’Institut de Théâtre de sa ville natale avant de partir, une année plus tard, pour Bruxelles et y intégrer P.A.R.T.S. En quatrième année, elle crée son premier solo, Silenci, en collaboration avec le danseur et chorégraphe belge Wim Vandekeybus. Elle rejoint en 2003 la compagnie Akram Khan à Londres en tant qu’interprète permanente. Elle travaille alors également en collaboration avec Roberto Olivan (Enclave Dance Company) à Barcelone, la Hofesh Shechter Company à Londres et Publik Eye au Danmark. En 2005, elle crée la pièce Twice Read en collaboration avec le danseur et chorégraphe slovaque Anton Lachky, membre fondateur de du collectif Les SlovaKs Dance Collective. De 2007 à 2009, elle se concentre sur le développement de formes courtes avec le clown et acrobate Joan Ramon Graell, actuel directeur de l’association des professionnels du cirque de Catalogne. En 2012, elle co-signe avec Joan Català and Jordi Molina les pièces Encontre et Little Me, au Mercat de les Flors de Barcelona, avec Kim Young Jin and Joan Català. Lali Ayguadé anime par ailleurs des ateliers de pratique chorégraphique dans le monde entier, lui permettant de créer et de définir son propre vocabulaire de la danse.