dans le cadre du dispositif Culture et lien social Contrat de Ville - Plaine commune et Ville d’Aubervilliers

Piki Piki

NOTE D’INTENTION

«  Pour des jeunes qui sont débordés par leur travail, des élèves chargés avec leurs devoirs, des femmes qui ont du arrêter de travailler pour élever leurs enfants, ou encore pour ceux qui se retrouvent sans emploi, la notion de temps varie. Comment ce phénomène s’organise-t-il ? Comment l’anticiper ? Comment l’utiliser ?
Le rapport au temps est culturel. Notre façon d’apprivoiser le temps dans le monde occidental est très différente par rapport à d’autres pays, comme le Congo par exemple. Je me rend compte que je suis toujours alignée sur le temps, comme si je marchais sur un fil, alors que Djino quant à lui, semble évoluer avec le temps comme deux rails parallèles mais indépendants. »
Christina Towle

CONTENU

Les ateliers avec les publics des Maisons pour tous Berty Albrecht et Roser et les adolescents de l’OMJAs’articulent autour de la prochaine création de la compagnie Kivuko, à savoir « Piki Piki », qui donne son nom à ce projet. Dans la création « Piki Piki », l’interprète cherche à avancer malgré les obstacles de la pesanteur, de la lenteur et de la résistance. Il tente de créer un élan et ainsi d’accélérer le temps. Dans sa ville natale de Kisangani, où il a grandi, le chorégraphe Djino Alolo Sabin a en effet vécu le temps comme un fardeau, car sa lenteur lui donnait la sensation d’être écrasé. Pour lui, à Kisangani, le temps stagne, rien n’accélère, tout semble immobile. C’était l’envie de se sentir en mouvement, avec un temps qui compte et une dynamique qui pousse, qui a amené Djino Alolo Sabin à devenir danseur.

Le temps, bien qu’il soit un élément que nous partageons tous, n’est pas vécu de la même manière. Ainsi, avec les publics adultes, les artistes s’interrogent durant les ateliers : comment apprivoisons-nous le temps ? Sommes-nous maîtres de notre temps ? Sommes-nous maîtrisés par le temps ? Comment libérer du temps ? Pour soi ? Pour les autres ? Comment organiser son temps ? Est-ce que le temps est plastique, capable de s’étirer et de rétrécir ? Comment utiliser au mieux son temps ? Avons-nous du temps à perdre ? Avec les enfants, ils interrogent également de multiples questionnements : ne pas avoir le temps, ça veut dire quoi ? Pourquoi le temps s’écoule-t-il lentement à l’école, et trop vite le week-end ? Comment le temps se déforme et se transforme selon notre contexte et notre humeur ?

BIOGRAPHIE DE DJINO ALOLO SABIN

En 2008, les Bad Boyz sont repérés par le chorégraphe international Faustin Linyekula, fondateur du Studio Kabako à Kisangani, République Démocratique du Congo. À l’âge de 16 ans, Djino Alolo Sabin est alors invité à participer à une formation de danse contemporaine pour quinze jeunes danseurs. C’est au cours de cette formation au Studio Kabako qu’il étudie avec Dinozord, Papy Ebotani mais aussi avec des intervenants étrangers : Thomas Steyaert, Ula Sickle ou encore Andreya Ouamba. En 2011, il suit également un atelier d’improvisation théâtrale auprès de Clara Bauer, assistante à la mise en scène de Peter Brook. En 2012, il participe à Kisangani à l’atelier régional « Écrire ses mondes », où il mène une réflexion autour de l’écriture chorégraphique avec Boyzie Cekwana et Sylvain Prunenec. En janvier 2013, il quitte son pays pour la première fois pour suivre un stage à l’École des Sables (Sénégal) en lien avec l’école P.A.R.T.S. de Bruxelles. Au Sénégal, il est repéré par Olivier Dubois qui l’invite à être interprète dans sa création « Souls ».

 

BIOGRAPHIE DE CHRISTINA TOWLE

Christina Towle, chorégraphe, est née à Brooklyn, New York, se forme à l’école de Merce Cunningham. Elle rencontre ainsi Jean-Claude Gallotta avec lequel elle collabore d’abord en tant qu’interprète. À partir de 2005, elle travaille principalement en tant que répétitrice et enseignante pour le Centre Chorégraphique National de Grenoble et mène des actions culturelles dans toute la France autour de l’œuvre de Gallotta. Après avoir suivi la formation TRANSFORME à la Fondation Royaumont, elle explore la musicalité interne du souffle en collaboration avec la chorégraphe Laurence Pagès. Elles se retrouvent autour du projet de recherche et de création sur les partitions respiratoires, pour laquelle elles reçoivent la Bourse d’Écriture du Centre National de la Danse ainsi que la Bourse de la SACD. Ces bourses aboutissent à la création de « AIRTIGHT » et « LUNE » - deux soli pour souffle et ballon. Christina Towle poursuit ses recherches chorégraphiques sous la tutelle de Germaine Acogny, lorsqu’elle participe en 2013 à la résidence internationale « Crossings » à Cape Town, Afrique du Sud, où elle rencontre Djino Alolo Sabin.

 

BIOGRAPHIE DE JEAN-PAUL MÉHANSIO

Né à Bangolo en Côté d’Ivoire, Jean-Paul Méhansio intègre l’École nationale de théâtre et de danse d’Abidjan où il s’enthousiasme des cours de mime, d’expression corporelle et de théâtre. Il y découvre le travail de son compatriote Georges Momboye, avec qui il collaborera une fois diplômé. Suite à cette coopération, le monde s’ouvre à lui : Györ en Hongrie, pour apprendre la danse moderne, Dakar et l’incontournable École des sables de Germaine Acogny, puis l’Égypte et la France pour la tournée de « Souls », chorégraphié par Olivier Dubois avec Djino Alolo Sabin.

 

BIOGRAPHIE D’YVES MWAMBA

Formé depuis 2008 par les Studios Kabako, Yves Mwamba suit des ateliers auprès d’Hafiz Dhaou en Tunisie, Dinozord et Papy Ebotani en RDC, Andréya Ouamba  au Sénégal et au Congo Brazzaville, Boyzie Cekwana  en Afrique du Sud, Sylvain Prunenec en France et Clara Bauer en Argentine et en France. En 2011, il suit les ateliers Aex-Corps à Dakar au Sénégal où il travaille avec Keith Hennessy et Andréya Ouamba. Sa première création, le solo « Juste moi », a été montrée à Kisangani et à Kinshasa au festival Connexion Kin en 2012. En 2013, il est l’un des interprètes de « Drums and Digging » de Faustin Linyekula, pièce avec laquelle il tourne largement en Europe  en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Croatie...). En 2015-2016, il est l’un des interprètes de « Debout » de Djino Alolo Sabin et Christina Towle.

PARTENARIATS ET FINANCEMENT

Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis ; Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France - Service du Développement et de l’Action Territoriale ; Contrat de Ville - Plaine Commune, Ville d’Aubervilliers ; Fondation d’entreprise Hermès