© Mok Jin-woo
Corée du Sud

Kim Bo-ra

A long talk to oneself

  • Samedi 17 mai 2014  • 19h
  • Dimanche 18 mai 2014  • 16h 30

    La Parole errante

     

solo • 20 minutes

ENGLISH

 

A long talk to oneself started from a collaboration between the choreographer and performer KIM Bo-ra and the film maker JOO Jae-hyung. The performance is composed on stage of video, dance and voice-over. It aims to test how movements and memories are transmitted to the audience with different forms of expression.

 

Un homme entre et installe longuement un micro. Puis une fois son action accomplie, le noir se fait avant qu'une femme entre à son tour. Cheveux courts, slip blanc, plastique transparent sur le torse, éclairée par des projecteurs posés à ras du sol, elle se met à danser. Au son, une voix raconte quelque chose, dont on devine qu'il s'agit d'un récit, d'une histoire. 

 

Dans cette atmosphère fantomatique et très cinématographique (la pièce est issue d'une collaboration entre la chorégraphe et interprète Kim Bo-ra et le réalisateur Joo Jae-hyung), A long talk to oneself déploie les jeux troubles entre réalité et illusion. La danseuse paraît parfois se mouvoir comme un pantin ou comme un insecte pris au piège sous les feux des projecteurs, puis se dédouble dans une image d'elle-même légèrement différente (elle est habillée, ses cheveux sont plus longs, elle monologue en gros plans) projetée sur un écran en fond de scène, alors qu'elle disparaît presque entièrement dans l'ombre. Ici le corps et l'esprit sont à la fois ce qui se trouve devant nous, resserrés, et ce qui se joue dans l'espace démultiplié du plateau, appelant un ailleurs : celui du passé tel que le récit le raconte, celui de l'imaginaire convoqué par les différentes formes de présences et par le texte, celui de l'intimité à la fois partagée, offerte et curieusement étrangère, gardée secrète dans cet espace brumeux. A long talk to oneself est ainsi composé de différentes strates, qui forment une identité fractionnée. Kim Bo-ra montre un être aux multiples facettes qui peuple sa solitude de figures, de fantômes, de réminiscences, de flux de paroles, jusqu'à faire de ce corps un objet parmi les autres, mannequin que l'homme du début vient rechercher et transporte au même titre que le pied du micro. Mais dans la culture asiatique, les objets inanimés ont une âme et ainsi se poursuit ce long talk to oneself, comme un dialogue ininterrompu avec ses doubles, une manière d'apprivoiser la solitude qui résonne délicatement à travers le plateau. 

Chorégraphie, interprétation Kim Bo-ra
Danseur invité Kim Jae-duk
Film Joo Jae-hyung
Costume CHOI In-sook
Création lumière Gong Yeon-hwa
Musique Kim Jae-duk

Production Art Project BORA
Diffusion SIDance

Parcours de KIM-Bo-ra

Danseuse et chorégraphe sud-coréenne, KIM Bo-ra est double diplômée de l’Université Nationale des Arts de Corée du Sud, avec une Licence et un Master, qu’elle poursuit par un doctorat à l’université de Dangook. Elle s’engage par la suite, de 2006 à aujourd’hui, comme interprète pour les compagnies Daghdha Dance company (Irelande), The Alais Dance company (Suisse) et LDP (Corée du Sud). Elle développe depuis 2011 son propre travail chorégraphique avec Evening Pray. Suivent, en 2012, les pièces A Long Talk to oneself (présenté au Festival International de Danse de Séoul, au Pokrovitelj Festival en Slovénie, au PDC Dance Festival en Finlande, ainsi qu’au Fukuoka Dance Fringe Festival au Japon). En 2013, deux nouvelles pièces viennent compléter la liste de son jeune répertoire : I’m not there et Artificial Intelligence. KIM Bo-ra remporte en 2010 le Grand Prix du Chung-Name Festival of Dance. Elle est la même année admise pour un programme de résidence au Musée National d’Art Contemporain de Corée du Sud, à Gwacheon, près de Séoul. En 2011, elle gagne la médaille d’argent du concours national sud-coréen de danse ainsi qu’au Chung-Name Festival of Dance. Elle remporte en 2012 le grand prix du Festival International de Danse de Séoul. Elle gagne l’année dernière le prix de la meilleure danseuse à l’édition 2013 de Dancevision