© Victoriano Moreno
Belgique

Lisbeth Gruwez

AH/HA

  • Vendredi 13 juin 2014  • 19h
  • Samedi 14 juin 2014  • 18h

    Théâtre Public de Montreuil / Salle Maria Casarès

     

pièce pour 5 danseurs • 65 minutes

[création]

ENGLISH

 

What does the body do when it laughs? It abandons itself. Initially, smiling, it will feel relaxed, but gradually it loses all control. The belly laugh pushes the body far beyond its boundaries. It can become monstrous, while alternatively, from a distance, evoking beauty. Melancholy, then, is just around the corner. With AH/HA, Voetvolk takes a new stride in its research about the body in ecstasy. The show presents the whole range of laughter. It explores the modulations of the laughing body, making its physical and psychic impact palpable for the spectator. AH/HA is the first group performance of Voetvolk.

Voetvolk, le nom de la compagnie fondée par Lisbeth Gruwez, longtemps danseuse pour Jan Fabre – qui créa pour elle le solo Quando l'uomo principale è une donna et son complice, le musicien et compositeur Maarten Van Cauwenberghe, signifie l'infanterie car, disent-ils, « nous voulons jeter nos corps dans la bataille sans artifices techniques ».

 

Et c'est effectivement ce à quoi ils s'emploient. Après le solo It's going to get worse and worse and worse, my friend présenté aux Rencontres chorégraphiques en 2012, Lisbeth Gruwez revient avec AH/HA. La pièce précédente concernait le corps et le discours, la manière dont le langage s'emparait du mouvement, celle-ci s'attache au corps et à son rire. À cette occasion et pour la première fois, elle se lance dans une pièce de groupe. « Le rire est un phénomène qui se manifeste en groupe, donc pour moi, c'était une évidence. » Mais dans les deux cas, pour Lisbeth Gruwez, il s'agit de creuser le corps en extase, lorsqu'il est dépassé par une force qui l'anime et le secoue. 

 

En effet, à la fin de It's going… son corps basculait dans l'euphorie, agité par des tremblements puis sautant de manière répétée vers le ciel. AH/HA est la prolongation de ce point d'arrêt, la secousse pouvant ainsi être la résultante d'un fou rire qui se terminerait en hoquets. « Dans le rire, le corps est initialement accueillant, souriant, il se sent détendu, abandonné mais peu à peu il perd tout contrôle. L’hilarité pousse le corps au-delà de ses limites », affirme Lisbeth Gruwez. AH/HA passe ainsi en revue toutes les gammes du rire et tente de rendre palpable son effet physique et psychique, l'ambivalence de cette émotion universelle, se frottant à la frontière étroite qui sépare le rire des larmes, le révélant tour à tour monstrueux, beau, enfantin ou mélancolique. Le titre AH/HA contient d'ailleurs déjà comme l'envers et l'endroit d'une même pièce, l'éclat de rire et le cri d'horreur, à moins que l'on y décèle le résidu d'un fou rire qui s'éteint.  

Conception, chorégraphie Lisbeth Gruwez
Composition musicale, création son, collaboration artistique Maarten Van Cauwenberghe
Interprétation Mercedes Dassy, Anne-Charlotte Bisoux, Vicente Arlandis Recuerda, Lisbeth Gruwez, Lucius Romeo-Fromm
Costumes Veronique Branquinho
Conseiller artistique Bart Meuleman
Coach danse Marina Kaptijn
Création lumière Harry Cole, Caroline Mathieu

 

Production Voetvolk vzw
Coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Théâtre d'Arras, Dampfzentrale, Next Festival, Theater Im Pumpenhaus - Münster, Théâtre de la Bastille - Paris, Le Triangle - Rennes, MA scène nationale – Pays de Montbéliard, Troubleyn - Jan Fabre, AndWhatBeside(s)Death
Résidence KVS – Bruxelles, Les Brigittines – Bruxelles
Soutien Kunstencentrum Nona - Malines, Province d'Anvers, Communauté flamande

Parcours de Lisbeth Gruwez

Lisbeth Gruwez a étudié la danse contemporaine à PARTS à Bruxelles.

Elle commence sa carrière professionnelle avec Ultima Vez, dans le projet Pasolini Of Heaven and Hell et Away From Sleeping Dogs avec Iztock Kova. Depuis 1999, Lisbeth Gruwez a travaillé avec Jan Fabre, dansant dans As the Worls Needs a Warrior’s Soul, suivi de Je suis Sang, créé dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon (2005). En 2001, elle joue dans le film de Pierre Coulibeuf sur le travail de Jan Fabre Les Guerriers de la Beauté. En 2002, elle est interprète dans Images of Affection pour la Needcompany mis en scène par Jan Lauwers. Un an plus tard Lisbeth Gruwez travaille avec Grace Ellen Barkey dans Few Things et Cry Me a River de Riina Saastamoinen. Toujours en 2003, elle danse dans Foi chorégraphié par Sidi Larbi Cherkaoui. En 2004, Jan Fabre crée avec et pour elle Quando l’uomo donna è una Principale. Elle a également participé à l’installation Origine avec Peter Verhelst. Avec Maarten Van Cauwenberghe, elle fonde Voetvolk en 2006. L’année suivante, ils créent leur premier spectacle Forever Overhead. En 2008, elle danse avec Melanie Lane dans i!2, une création de Arco Renz. En 2008, elle tourne dans Lost Persons Area (2010), un film de Caroline Strubbe. Le film est nominé au Festival de Cannes l’année suivante et Lisbeth Gruwez reçoit le prix de la meilleure actrice féminine aux Movie Awards flamands. La même année, elle crée Birth of Prey. En 2010, elle crée son premier groupe de performance HeroNeroZero et joue le rôle principal d’un court métrage réalisé par Silvia Defranc. En 2011, elle crée L’Origine et It’s going to get worse and worse and worse, my friend, pièce présentée aux Rencontres chorégraphiques en 2012. En 2013, elle travaille avec le photographe belge Dirk Braeckman et en 2014 elle crée AH/HA, première pièce pour plusieurs interprètes de Voetvolk, présentée aux Rencontres chorégraphiques en 2014.