© Sophie Boegly
France

Myriam Gourfink

Souterrain

  • Jeudi 22 mai 2014  • 21h
  • Vendredi 23 mai 2014  • 21h

    Le Forum

     

pièce pour 10 danseurs et 4 musiciens • 70 minutes

[création]

ENGLISH

 

« For Souterrain, I want each performer to go looking for that part of darkness dwelling within them. I have observed that whenever dancers, swept up by their own exalted exhalation, incarnate the abstract and open data of the choreographic scores that I compose, then strange creatures come forth to inhabit the stage. And I would like to observe at closer quarters these cryptids born of each performer through vortex down spins into their subterranean energies. At the level of the group, the handling of the choreographic space will bear testimony to this internal movement. »
Myriam Gourfink

Les dernières créations de Myriam Gourfink convoquaient souvent un imaginaire de monstre ou de bête : The Monster which never breathes, Bestiole, Aranéide ou plus lointainement le Corbeau. En effet, pour elle, lorsque les danseurs, habités par leur souffle, incarnent les données abstraites et ouvertes des partitions, surgissent sur le plateau des créatures étranges entre homme femme, et animal. 

 

En baptisant cette nouvelle pièce Souterrain, la chorégraphe veut justement observer de plus près les forces qui opèrent en profondeur lorsque les danseurs sont concentrés sur leur souffle, qu'ils « descendent en vrille dans leur énergie souterraine » et créent alors des « cryptides » - ces créatures dont l'existence est supposée, selon des témoignages divers, mais qui n'est pas confirmée.

 

Comme dans chacune de ses créations, il s'agit ici de partir d'un travail sur la respiration et l'énergie qui produit un mouvement lent et continu, un étirement du temps, mais en mettant cette fois l'accent sur le bouillonnement intérieur, le jaillissement, la circulation des sensations, des émotions et des sentiments, que chaque danseur expérimente en s'appropriant la partition, en résonance avec la composition live de Kasper T. Toeplitz. Sans dramaturgie linéaire, sans narration, Myriam Gourfink veut explorer les micro-récits, apprivoiser les mouvements internes de chaque danseur, les points de bascule brusques, les possibilités ouvertes par une exploration du contact et de ce qui se joue entre les danseurs lorsque des émotions fortes circulent en eux. 

 

Souterrain propose à chacun des interprètes d'aller puiser dans la part d'ombre qui l'habite et de retourner par sa danse chacune des énergies qu’il rencontre. 
La pièce crée ainsi une constellation, dans laquelle un mouvement commun se déploie, comme le cœur en fusion d'une planète, avant que n'opèrent soudain un ou plusieurs décrochements, les danseurs pouvant devenir des étoiles solitaires ou conjointes, qui se mettent à « vriller dans le cosmos ». 

Écriture de la partition chorégraphique Myriam Gourfink
Interprétation Clément Aubert, Amandine Bajou, Céline Debyser, Margot Dorléans, Carole Garriga, Kevin Jean, Deborah Lary, Julie Salgues, Nina Santes, Véronique Weil
Composition Kasper T. Toeplitz
Interprétation (basses électriques) Eryck Abecassis, Frederick Galiay, Jean-Baptiste Hanak, Kasper T. Toeplitz 
Création lumière Séverine Rième
Mise en réseau et en espace sonore Zakariyya Cammoun
Costumes Laurent Alquier

Coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Le Forum scène conventionnée de Blanc-Mesnil, La Briqueterie - centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne
Soutien La Ménagerie de Verre dans le cadre du Studiolab, La Muse en Circuit - Centre national de création musicale, Spepidam

La Spepidam est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes-interprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.

La compagnie Myriam Gourfink / LOLdanse est soutenue au titre de l'aide aux compagnies conventionnées par la DRAC Île-de-France - Ministère de la Culture et la Communication et est en résidence au Forum scène conventionnée de Blanc Mesnil, avec le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.

L'association LOLDANSE remercie l'ONDA et l'Institut Français pour son soutien

Parcours de Myriam Gourfink

Les techniques respiratoires du yoga fondent la démarche de Myriam Gourfink. L’idée est de rechercher la nécessité intérieure qui mène au mouvement. Guidée par le souffle, l’organisation des appuis est extrêmement précise, la conscience de l’espace ténue. La danse se fait lente, épaisse, dans un temps continu. Cette connaissance du mouvement et de l’espace permet de concevoir des chorégraphies, sans travail en atelier. Grâce à ce qu’elle subodore d’une situation dansée, nul besoin de se mouvoir pour ressentir la danse : les sens et l’intellect la reconstituent. Comme les musiciens, elle utilise une écriture symbolique pour composer l’univers géométrique et l’évolution poétique de la danse. Ayant étudié la Labanotation avec Jacqueline Challet Haas, elle a entrepris à partir de ce système une recherche pour formaliser son propre langage de composition. Chaque chorégraphie invite l’interprète à être conscient de ses actes et de ce qui le traverse. Les partitions activent sa participation : il fait des choix, effectue des opérations, fait face à l’inattendu de l’écriture, à laquelle il répond instantanément. Pour certains projets, les partitions intègrent au sein de l’écriture, des dispositifs (informatisés) de perturbation et re-génération en temps réel, de la composition pré-écrite : le programme gère l’ensemble de la partition et génère des millions de possibilités de déroulements. Les interprètes pilotent, via des systèmes de captation, les processus de modification de la partition chorégraphique, qu’ils lisent sur des écrans LCD. Le dispositif informatique est ainsi au coeur des relations d’espace et de temps. Il permet, au fur et à mesure de l’avancement de la pièce, la structuration de contextes inédits. Figure de proue de la recherche chorégraphique en France, mais également invitée par de nombreux festivals internationaux (Springdance à New York, Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles, Festival de La Bâtie à Genève, Festival Danças Na Cidade à Lisbonne), Myriam Gourfink a été artiste en résidence à l’IRCAM en 2004-2005 et au Fresnoy-studio national des arts contemporains en 2005-2006. De janvier 2008 à mars 2013 elle a dirigé le Programme de recherche et de composition chorégraphiques (PRCC) à la Fondation Royaumont.