Mélanie Perrier
Nos charmes n’auront pas suffi
- Jeudi 22 mai 2014 • 19h 30
-
Vendredi
23 mai
2014
• 19h
30
Le Forum
solo • 35 minutes
[création]
A vibrant journey through the state of being in love. How does the other cross through me? To what extent is being in love a hallucinatory state that invites us to temporarily disconnect from the weight of the real? These are the touch points that will allow us to consider movement as an internal path lending itself to putting both the performer and the space in motion. Mélanie Perrier is continuing her research into modeling motion and the relation it maintains with the image it produces through a new lighting strategy.
A priori, rien ne prédisposait Mélanie Perrier à composer un solo puisque le thème principal de son travail est le mystère de la relation à l'autre. Sa compagnie s'appelle ainsi précisément 2Minimum - « là où le trio possède une personne en trop et le solo une personne qui manque ». Mais, à partir d'un texte de Christophe Tarkos évoquant le balancement et de la rencontre avec Julie Guibert, est née l'envie de cette pièce.
La chorégraphe ne quitte pas pour autant sa préoccupation majeure puisque Nos charmes n'auront pas suffi travaille cette équation du deux de différentes manières : en associant deux parcours dissemblables du point de vue de la danse puisque Julie Guibert a une formation classique et que Mélanie Perrier vient d'un tout autre champ où le mouvement se sculpte par épure et image. Ensuite, en s'attachant à l'état amoureux, non pas sous une forme narrative mais sous une forme corporelle, comme une onde vibratoire qui ferait écho à cet état, pour « une danse qui ne transporte pas une histoire mais une géographie ».
Comment l’autre me traverse ? Comment la fulgurance de la rencontre s’installe et habite-t-elle le corps ? Dans quelle mesure l’état amoureux est-il un état hallucinatoire qui nous invite à nous décrocher temporairement de la pesanteur du réel ? À partir de ces questions, le solo se construit loin d'une exploration de la solitude mais d'emblée dans une tension entre un mouvement très intime et intérieur de l'interprète et ce qu'il peut produire dans l'espace et comme adresse à l'autre, oscillant entre l'attente et la provocation.
Après Imminence, sa précédente pièce, qui décomposait l'image de la danse par la lumière, Mélanie Perrier poursuit ici une exploration du jeu entre la lumière et la danse, la première ne fixant pas le corps de l'interprète a posteriori mais émanant de son mouvement, d'abord l'habillant, au sens strict, puis devenant une partenaire plus autonome. Elle brouille la perception, développe un espace où la présence s'augmente, dans une partition qui travaille essentiellement sur la pulsation, le balancement et la vibration pour offrir à chacun une traversée vibrante de l'état amoureux.
Conception, chorégraphie Mélanie Perrier
Interprétation Julie Guibert
Musique originale Silvia Borzelli
Création lumière Erik Houllier
Costumes Alexandra Bertaut
Assistante chorégraphique, choréologue Benesh Cécile Médour
Coproduction Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, DRAC Ile France-Ministère de la Culture et de la Communication, Musée de la Danse - centre Chorégraphique national de Rennes et de Bretagne (dans le cadre de la mission Accueil Studio), CCN Le Phare, Centre chorégraphique national du Havre, Centre chorégraphique national de Tours / Direction Thomas Lebrun
Soutien Forum du Blanc Mesnil, Centre Culturel Suisse, L’Atelier de Paris-Carolyn Carlson, CND, Laboratoires d’Aubervilliers Théâtre de l’Agora, Scène Nationale d’Evry et d’Essonne, Gaité Lyrique
Remerciements Pauline Boyer, Alessia Vecchiet, Sylvain Riejou, Marie Barbottin, Noémie Levain, Mariam Faquir
Après un détour par les arts plastiques et l’image et une parcours initial universitaire autour de la performance, Mélanie Perrier se déplace avec évidence de l’image à la chorégraphie et de la performance à la danse, pour travailler autour de l’élaboration du mouvement et de l’épure du geste en affirmant une radicalité à partir de la forme du duo. Elle fonde la Compagnie 2minimum en 2010. Chacune de ses créations s’inscrit dans une recherche autour de la mise en relation de deux personnes, là où le trio possède une personne en trop et le solo une personne qui manque. En 2011-2012, Mélanie Perrier fait partie des chorégraphes sélectionnés pour Transforme à la Fondation Royaumont. En 2012, elle reçoit la mention spéciale du Jury à Danse Élargie/théâtre de la Ville/ Musée de la danse, pour Imminence. Sa compagnie est ensuite soutenue par les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis ainsi que plusieurs CCN en France. Depuis 2016, elle est l’une des 5 artistes compagnons du Centre chorégraphique national de Caen en Normandie participant au projet d’Alban Richard. Sa compagnie est également en compagnonnage au Manège de Reims, Scène Nationale de Reims, dès la saison 2016-2017. Les enjeux contemporains de l’éducation artistique et de l’action culturelle, et en particulier ceux autour de la formation, de la transmission de la danse constituent un autre pan de son engagement. Elle mène depuis 10ans, des actions de formations auprès de publics diversifiés résolument tournées vers l’altérité et particulièrement sur les enjeux des nudités en danse.